Si tu veux reussir, il faut parler « Anglais »…

Article : Si tu veux reussir, il faut parler « Anglais »…
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22 novembre 2022

Si tu veux reussir, il faut parler « Anglais »…

Si tu veux réussir, il faut parler « Anglais ». Une nouvelle inégalité qui s’affirme de plus en plus dans ce monde. Le week-end du 19 et 20 novembre 2022, on a célébré la francophonie. Plus exactement le 18ème sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie à Djerba en Tunisie, mais surtout les cinquante ans de la langue française sur les territoires étrangers. Selon l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le français rassemble aujourd’hui 321 millions de locuteurs à travers le globe et est la 5ème langue mondiale. Parmi eux, 255 millions de personnes font un usage quotidien du français. Mais l’avantage de notre langue, c’est la démographie des pays qui l’ont adoptée.

Le Gabon, un pays francophone… Un double jeu.

En tout, soixante (60) pays étaient représentés dont le Gabon. Le président Ali Bongo Ondimba fait parti des participants actifs de ce sommet:

Dans un monde de plus en plus interdépendant et en proie à une instabilité, le dialogue et la coopération entre les Etats sont plus que nécessaires. Ils sont indispensables », a écrit sur Facebook et Twitter Ali Bongo Ondimba, soulignant que « l’Organisation internationale de la Francophonie est un de ces espaces de concertation et d’élaboration de solutions face aux défis à venir ». « Le Gabon est déterminé à y jouer pleinement son rôle », a-t-il insisté comme pour mieux signifier que l’adhésion du pays le 25 juin dernier au Commonwealth ne signifiait pas un désengagement du Gabon au sein de la Francophonie.

L’adhésion du Gabon au Commonwealth en juin dernier laisse transparaître les limites de la francophonie pour les générations actuelles. Les pays anglophones sont en Afrique les plus développés culturellement et socialement, tandis que les pays francophones sont lents dans le développement. D’ailleurs le président gabonais donne les raisons de son adhésion à la communauté anglo-saxonne africaine. Il s’agit de permettre au Gabon de bénéficier des avantages économiques et géopolitiques de ce système.

Je me heurte à un grand mur…

Je suis gabonaise et j’ai été enseigné depuis mon jeune âge à la langue française. On faisait quelques heures de langue anglaise, mais je n’ai pas forcément porté intérêt à l’apprentissage de la langue de Shakespeare. Aujourd’hui, tout me rattrape. J’ai des grandes ambitions professionnelles. Mais au fur et à mesure que j’avance, je me heurte à la barrière de la langue. Dans chaque cours que j’apprends, j’entends fréquemment cette phrase : SI TU VEUX REUSSIR, IL FAUT PARLER ANGLAIS. C’est la condition sine qua non. « Il faut faire des efforts pour apprendre l’anglais, sinon tu seras toujours bloquée. On prendra toujours les autres avant toi ». « L’anglais c’est la langue de l’avenir ».Toutes ces années d’étude en train de lire, écrire et parler français. On me tapait au tuyau lorsque je m’exprimais mal en français. Je tente tant bien que mal de me mettre à l’anglais. Cela me paraît une montagne russe à surmonter. Les cours d’apprentissage sont élevés et parfois pour un niveau qui n’est pas à la hauteur des exigences mondiales.

Un complexe d’infériorité…

Si tu veux réussir, il faut parler anglais. À cause de cette phrase, j’ai l’impression que mes années d’étude en langue française ne valent rien à côté de ces jeunes de ma génération qui s’expriment en anglais. On est tous au même niveau d’étude (bac +5), voire ils sont en deçà de moi, mais ils ont le potentiel de la langue anglaise qui leur ouvre les portes des opportunités et du business par rapport à moi. On aurait pensé que la langue française n’est liée aujourd’hui que à l’administration. « 98,7 % des offres d’emploi exigent la connaissance de l’anglais, alors que le français enregistre une diminution de 1,2 point depuis 2017 (à 10,4 %). Seule une minorité d’avis de vacance de poste exigent l’anglais ou le français (68 avis de vacance de poste en 2019, soit 1,13 % du total)« 

Il y a quelques jours, je discutais avec une de mes professeures qui est de nationalité allemande. Elle me révélait que pour faire mes études en Allemagne, il faut avoir un très bon niveau en anglais et quelques bases en allemand. Moi de répondre que c’est quand même difficile de dire à des pays francophones de se mettre à l’anglais pour être accepté dans le monde. L’anglais ne s’apprend pas en trois mois. Elle réplique en me disant que c’est vraiment dommage.

Je ne suis pas contre le multilinguisme, loin de là. Avoir une grande culture, parce que le monde est un village planétaire. Cependant pour ma part il est dommage que ce critère prenne de l’ampleur dans le processus du développement mondial.

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